Voyage en Bretagne (Finistère (29) et Ouessant)
26 octobre 2002 - 27 octobre 2002 - 28 octobre 2002 - 29 octobre 2002 - 30 octobre 2002 - 31 octobre 2002 - 1° novembre 2002 - 2 novembre 2002
30 octobre 2002 : ciel couvert et pas de vent.
Parcours pédestre de la côte entre le phare du Creac'h et Yusin. Rapidement la brune se dissipe. Ce matin, le marais du Créac'h accueille au moins une dizaine de bruant des roseaux, et quelques colverts. Autour du phare les espèces habituelles sont présentes. Un courlis cendré traverse le ciel et se dirige vers l'intérieur de l'île, vers Parluc'hen me semble-t-il. Un peu plus tard, c'est un vol de quatre cygnes chanteurs que j'entends tout d'abord, puis que je vois. Probablement viennent-ils du réservoir, et vont se poser eux aussi sur Parluc'hen où se trouvent déjà leurs compagnons. Sur cette côte de l'île, les craves semblent plus nombreux. J'en croiserais ainsi plusieurs groupes, dont un composé de huit individus. Sur Yusin, deux grands corbeaux volant en compagnie de deux corneilles noires, permettant de bien visualiser la différence de taille entre les deux espèces. Près du plan incliné de béton s'enfonçant dans l'eau, trois tariers pâtres (deux mâles et une femelle) épluchent minutieusement les graines d'une plante en compagnie d'un bruant des roseaux. | |||
Un traquet motteux s'affaire quant à lui entre les pierres affleurantes dans l'herbe rase. Les étourneaux sansonnets s'activent dans les goémons, picorant rapidement les nombreux insectes voletant au ras du sol. Le retour au centre s'effectue par l'intérieur de l'île, me permettant d'observer un chardonneret près de l'écomusée du Niou dans des chaumes, non loin du moulin de Caraes, dernier moulin encore debout, dernier vestige visible aujourd'hui des moulins d'antan. L'île en compta jusqu'à 5 principaux (les moulin seigneuriaux) et une quarantaine d'autres plus petit. Ces moulins servaient à moudre l'orge et l'avoine cultivé sur l'île. Le grain moulu grossièrement servait à confectionner un pain frustre ainsi qu'un gateau : le farz-oaled. Le moulin ouessantin est carré, et pivote sur un tourillon fiché dans un socle cylindrique plein et maçonné. | |||
L'après-midi, un passage à Arland, nous permet, après une heure à observer tous les passereaux du buisson, d'apercevoir le mythique pouillot à grands sourcils. Ce bosquet d'arbuste d'Arland, parcourus de nombreux sentiers tracés par les ornithos depuis de nombreuses années, dégage vraiment une atmosphère étrange. En son centre, coule un petit ruisseau, et une végétation exubérante (iris d'eau, et autres grandes plantes plus ou moins aquatiques) couvre tout le sous-bois en fond de vallon. Les branches et les troncs sont couverts de mousse et de lichen. De temps en temps, le calme du buisson est troublé par le cri du râle d'eau. De nombreux passereaux (pouillots véloces, roitelets huppés et triple bandeaux, rougegorges et troglodytes) profitent de la profusion d'insectes générés par cette humidité ambiante. Un couple de bouvreuils se pose quelques minutes sur les hautes branches, poussent quelques tut tut monocorde, puis disparaissent. Mais revenons à notre pouillot à grands sourcils. Malheureusement cette après-midi, il n'est pas très coopératif puisqu'il se cantonne dans les hautes branches des plus grands arbres, ce qui en contre-jour ne donne qu'une silhouette. On reviendra à Arland un jour prochain, c'est sûr, pour profiter à nouveau de l'ambiance magique du vallon. | |||
En cette fin de journée, le coucher de soleil nous gratifie d'un magnifique ciel rosé, juste derrière le phare du Créac'h. Après le repas, le brouillard a recouvert de son épais manteau toute l'île. |